
13 300 primo-arrivants par an nécessaires dans le BTP francilien
La cellule économique régionale de la construction Ile-de-France (CERC-IDF) et l’observatoire des métiers du BTP ont récemment publié deux tableaux de bord régionaux, l’un pour le bâtiment et l’autre pour les travaux publics. Ceux-ci présentent les spécificités territoriales en Ile-de-France liées à l’activité, à l’emploi et à la formation, ainsi que les tendances et baromètres prospectifs par métier. Parmi les enseignements, il ressort qu’ à fin 2020, les entreprises franciliennes du bâtiment sont fortement concentrées autour du Bassin parisien, essentiellement sur Paris (15 % des entreprises) et la petite couronne (56,3%).
Dans la région Capitale, le secteur du bâtiment et des travaux publics mobilise 264 910 salariés et 31 454 travailleurs non-salariés, dont 210 950 salariés et 30 784 travailleurs non-salariés dans le seul bâtiment. Il s’agit pour la grande majorité (60,3 %) d’ouvriers dont 47 % sont peu qualifiés. Dans le bâtiment, les deux tiers des salariés (137 772) travaillent dans la production, les autres étant techniciens et cadres (32 262), ou administratifs et commerciaux (40 916). Le secteur ne compte que 12 % de femmes dont quasiment aucune dans la production.
Les entreprises du bâtiment font appel à plus de 14 000 intérimaires. Mais avec 5,2 intérimaires pour 100 salariés contre 7,2 en France, « la région Ile-de-France a moins recours à l’emploi intérimaire que la France », signale la cellule économique régionale de la construction Ile-de-France. La région compte également près de 52 000 demandeurs d’emploi dans le bâtiment, plus ou moins qualifiés et « donc moins aisément mobilisables ».
18 154 jeunes en formation initiale
« Les entrepreneurs du secteur doivent affronter une partie de turn-over (22,8 %) plus élevé qu’au niveau national et des difficultés de recrutement », pointe également la CERC-IDF. Dans les métiers de la production, la moitié (50,8 %) des recrutements est jugée difficile. L’étude estime en outre que pour répondre aux départs définitifs (départs en retraite, sorties définitives du secteur, etc.), mais également aux recrutements liés à l’activité, le secteur du BTP a besoin d’ici à 2026 de 13 300 primo-arrivants chaque année sur les métiers ouvriers et de la production, dont 10 750 pour le bâtiment. Il s’agit notamment de maçons (3 405), de peintres (2 133), d’électriciens (1 283) et de menuisiers (934).
En Ile-de-France, 18 154 jeunes suivent une formation initiale aux métiers du BTP dont 58 % par la voie scolaire et 42 % en apprentissage. Près d’un sur deux (47 %) prépare un diplôme de niveau 3 (CAP, BEP). Les apprentis du secteur sont employés pour 27 % d’entre eux dans une entreprise comptant moins de dix salariés et près de la moitié (49 %) dans une entreprise de 50 salariés et plus. C’est le bâtiment qui emploie le plus d’alternants.
En 2020, 31 856 salariés des entreprises du bâtiment et des travaux publics d’Ile-de-France ont suivi une formation continue et 1 145 salariés étaient en contrat de professionnalisation. La CERC-IDF constate des disparités dans le recours à la formation entre la taille des entreprises. Ainsi, dans le bâtiment, le recours à la formation continue est concentré sur les entreprises de plus de dix salariés et sur certains corps d’état (maçonnerie, électricité, chauffage/génie climatique). Dans les travaux publics, les formés se concentrent dans les grandes entreprises et dans certaines spécialités (terrassement, génie civil, construction de routes, canalisations).