
L’emploi francilien vu dans une perspective européenne
A se contempler dans un miroir, la région Capitale pourrait se réjouir des évolutions qui ont marqué son marché de l’emploi au cours des 20 dernières années, si l’on en croit l’édition de janvier d’Enjeux Ile-de-France, éditée par le Crocis, le centre d’observation de CCI Paris Ile-de-France prospective. Le taux d’emploi, autrement dit la proportion des actifs sur la population des 20 à 64 ans, est en effet passé de 71,4 % en 2010 à 76,4 % en 2021. Le taux d’emploi des femmes a tout particulièrement progressé, de 66,3 % en l’an 2000 à 73,5 % en 2021. Il en va de même pour les séniors (55-64 ans) : ils étaient 38,6 % à être sur le marché du travail en 2000, ils sont désormais 65,2 %.
Si elle se compare à six grandes régions métropolitaines d’Europe, l’Ile-de-France, en revanche, se situe tout juste dans la médiane. Le Crocis a en effet suivi les mêmes indicateurs en Bavière, dans le Land de Berlin, en Catalogne, dans la région d’Amsterdam (Hollande-septentrionale), à Milan et dans la communauté de Madrid.
A l’aune de ce travail, le taux d’emploi francilien se situe ainsi en retrait par rapport à ceux de la Bavière (82,4 %), de la Hollande-septentrionale et du Land de Berlin mais en avance sur ceux de la communauté de Madrid, de la Catalogne et de la Lombardie qui restaient inférieurs aux 75 %. En outre, la progression du taux d’emploi depuis 2000 dans la région Capitale française a été la plus faible parmi les régions étudiées.
L’Ile-de-France en situation médiane
Pour les femmes, le taux d’emploi francilien, bien que faible, était, au début du millénaire, le plus élevé de toutes les régions de l’étude. En 2021, l’Ile-de-France n’est plus que troisième, derrière la Bavière (78,4 %) et la région d’Amsterdam (77,9 %). De la même façon, si le taux d’emploi des séniors a beaucoup progressé en Ile-de-France, il en a été de même dans toutes les autres régions, et celle-ci arrive seulement en 4e position.
En matière de chômage, « le taux de chômage évolue en Ile-de-France dans un couloir relativement réduit depuis le début des années 2000. En effet, il est ressorti au minimum à 6,6 % en moyenne annuelle en 2008 et au maximum à 9,5 % en 2014. A 7,7 % en 2021, il s’est rapproché de son point bas d’avant la récession mondiale de 2008-2009 », note le Crocis. Cependant, il dépasse nettement les niveaux observés en Bavière et dans la région d’Amsterdam, mais aussi en Lombardie.
Le chômage des jeunes Franciliens reste très élevé, à 14,3 % en moyenne. Ce rapport de un à presque deux entre le taux de chômage moyen et le taux de chômage des jeunes n’est pas une spécificité : il se vérifie à peu de choses près dans les six autres régions étudiées. Cependant, le taux de chômage des jeunes en Bavière ne représente que 4,9 % des jeunes actifs !